Devoir de vigilance : un rapport international récent alerte sur la non-conformité des entreprises notamment en France
La World Benchmarking Alliance vient de publier un rapport qui analyse les pratiques des 2 000 entreprises les plus importantes de la planète en matière de vigilance sur les droits humains. Les résultats “alarmants” montrent le retard des entreprises en la matière et les entreprises françaises sont loin de faire exception à la règle.
Le compte à rebours est lancé avant l’entrée en vigueur du devoir de vigilance européen. Adoptée en avril dernier et publiée officiellement il y a quelques jours, la directive sur le devoir de vigilance européen (CSDDD) va progressivement contraindre les grandes entreprises européennes ou opérant en Europe à mieux respecter les droits humains et environnementaux sur l’ensemble de leurs chaînes de production.
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D’ici là, le travail de mise en conformité s’annonce gigantesque, tant les grandes entreprises sont en retard sur leur devoir de vigilance.
Cette étude à dimension internationale révèle ainsi des lacunes importantes entre les pratiques des entreprises et les attentes sociétales dans un objectif d’une économie plus équitable et inclusive.
Bien que certaines entreprises montrent qu’une bonne performance est possible, la majorité échoue à répondre aux attentes fondamentales. Le rapport souligne que 90 % des entreprises évaluées n’atteignent même pas la moitié de ces attentes. De plus, seulement 4 % des entreprises paient un salaire décent à leurs employés directs, et moins de 1 % se fixe cet objectif pour leur chaîne d’approvisionnement.
Le rapport met également en lumière le manque de transparence dans les stratégies d’engagement politique des entreprises, avec seulement 11 % d’entre elles ayant une politique publique à ce sujet.
Les entreprises basées dans des pays avec des réglementations sur les droits humains performent en moyenne 60 % mieux que celles dans des pays sans de telles réglementations. Par ailleurs, celles dans des secteurs à fort impact performent 80 % mieux que les autres secteurs. Pourtant même la France, pourtant pionnière en matière de réglementation, n’est pas épargnée !
« Quant au secteur financier, il est particulièrement en retard, puisque 90% des entreprises financières n’ont même pas commencé à mettre en place la moindre mesure de vigilance en matière de droits humains ».
Le rapport insiste sur l’importance d’une combinaison de cadres réglementaires, de directives volontaires et d’efforts collectifs des parties prenantes pour améliorer les pratiques de diligence raisonnable en matière de droits humains et réduire les impacts négatifs potentiels sur les personnes.
C’est pour répondre à ces enjeux réglementaires mais aussi économiques et réputationnels, qu’e-Attestations a déployé une plateforme SRPM « Supplier Risk and Performance Management » intégrant notamment des modules avancés en matière de gestion des risques liés au droit du travail et aux droits humains et fondamentaux.
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« Il est urgent que la Commission européenne, le Conseil de l’Union européenne et le nouveau Parlement européen accordent la priorité à l’élaboration de lignes directrices indispensables pour aider les entreprises à remplir leurs obligations de vigilance », analyse Richard Gardiner (Head EU Public Policy – World Benchmarking Alliance) face à ce retard global.
Un chantier qui devrait longuement occuper les institutions européennes et les grandes entreprises pour les trois ans à venir.
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Social Benchmark 2024 Insights Report
Executive summary
Source : World Benchmarking Alliance