Les donneurs d’ordres privés et publics invités à déployer leur empreinte industrielle.
Après des décennies de délocalisations, la France a commencé à se réindustrialiser. L’enjeu va bien au-delà de la relance d’un secteur d’activité. Alors que les grandes régions géographiques bataillent pour attirer les investissements qui seront les éléments de puissance industrielle de demain, la France a des atouts indéniables sous réserve d’arriver à mobiliser ses propres donneurs d’ordre qu’ils soient issus du secteur privé ou du secteur public.
Mesurer, évaluer, agir, tels sont les enjeux liés à la notion d’empreinte industrielle.
Si e-Attestations accompagne depuis plus de 10 ans de nombreux clients dans leur cartographie achat ou encore leur empreinte économique, environnementale ou sociale, des demandes croissantes émergent de leur part afin de disposer d’une empreinte industrielle c’est-à-dire d’une mesure objective et pérenne de l’impact de leurs achats sur les sites industriels au niveau mondial, européen et surtout français.
Un impact apprécié tout d’abord en termes de localisation géographique des sites et du nombre d’emplois.
Cette mobilisation plutôt récente est justifiée par :
- Les risques majeurs en matière de sécurité d’approvisionnement
- Un intérêt croissant des investisseurs pour l’impact économique, environnemental et social lié à l’activité des acteurs économiques qu’ils financent ;
- Une attention plus forte des pouvoirs publics en matière d’exemplarité de la commande publique ;
- Une exposition médiatique plus grande du politique aux décisions notamment industrielles prises par des entreprises dont l’Etat est actionnaire ;
- Une montée en puissance des enjeux de réputation et d’image des entreprises et organisations
La France sait également qu’elle ne pourra soutenir son industrie et la développer sans un carnet de commandes « national ». En effet aucune entreprise industrielle n’est crédible à l’export si elle n’est pas légitime sur son marché domestique.
Le retour en grâce de l’industrie sous l’impact des crises
En 1970, l’industrie représentait 20 % de la richesse nationale ; en 2022, sa part n’était plus que de 10%, selon les mesures de l’Insee. Une dégringolade symbolique du mouvement de désindustrialisation qui a frappé la France pendant plus d’un demi-siècle, avec près de 2,5 millions d’emplois détruits.
Les choix opérés ont abouti à une forte dépendance industrielle de la France. Notre pays présente à ce jour un taux de dépendance aux importations industrielles très élevé : 35 % pour l’ensemble des biens intermédiaires importés et 24 % pour le secteur industriel, principalement dans l’aéronautique, la chimie et l’automobile (Rapport Trendeo sur les dépendances industrielles mai 2020).
Cette fragilité, ainsi que la fragmentation extrême des processus de production, a été particulièrement mise en lumière lors de la crise du Covid-19, avec le risque de pénuries de produits sanitaires de première nécessité tels que masques, respirateurs ou encore certains médicaments. Selon l’Agence européenne du médicament, 80 % des principes actifs pharmaceutiques sont fabriqués en Chine et en Inde, alors que cette proportion n’était que de 20 % il y a 30 ans.
Un environnement qui évolue quasi quotidiennement !
Pourtant en même temps que l’on relocalise avec par exemple la récente inauguration de l’usine ManiKHeir (Bessé-sur-Braye), fabricant de gants médicaux, se posent de nouvelles questions de délocalisation. En témoigne la vente évoquée ce mois-ci à un groupe indien de l’entreprise pharmaceutique Biogaran, créée en 1996, filiale des laboratoires Servier et spécialiste et leader des génériques en France.
On ouvre, on ferme, on reconvertit… Pas facile à suivre ?
La question est essentielle car sans visibilité, pas de stratégie achat, aucun levier de suivi d’exécution des contrats et donc le cas échéant de mises en demeure de fournisseurs adeptes par exemple de « French Washing ».
Les enjeux liés à la mobilisation de la donnée et à sa bonne utilisation
L’avenir de l’industrie européenne et française repose sur une mobilisation des donneurs d’ordres sous réserve que ces derniers puissent mesurer avec efficience leur impact « industriel » actuel mais aussi à venir au regard de leur stratégie achat et des décisions prises. L’impact industriel doit en effet s’apprécier sur l’ensemble de la chaîne de valeurs et pas uniquement sur le titulaire de rang 1.
Je veux bien tenter d’acheter des produits « made in France » mais le sont-ils vraiment ?
Quelle est l’empreinte industrielle de mes achats ? Quels objectifs puis-je me fixer ?
Les acheteurs publics sont donc invités par exemple à ne pas se limiter aux seules et nouvelles obligations liées à l’open data en ce qui concerne la provenance des produits (Cf. arrêté n° ECOM2235715A du 22 décembre 2022 – article 1er I 16°) mais à plus largement établir une cartographie achat et une cartographie des risques en lien avec l’identification et localisation du ou des sites industriel(s) directement impliqué(s) dans l’exécution des marchés de fournitures.
Une thématique évoquée notamment à l’occasion du webinaire e-Attestations du 6 février dernier dédié à la sécurisation et simplification de l’intégration des politiques publiques.
Même enjeu pour les donneurs d’ordre privés.
L’empreinte industrielle, du concept à la réalité
Passé le stade de la qualification de la base de tiers et de l’exploitation des données achats et associées (empreinte économique, environnementale ou sociale), se pose rapidement la question de la donnée liée aux sites industriels.
e-Attestations accompagne ainsi ses clients sur l’identification de ces données, leur récupération, leur exploitation et surtout leur maintien à jour dans la durée.
e-Attestations opère ensuite de manière conjointe les travaux de modélisation de cette empreinte industrielle afin qu’elle soit le reflet du secteur d’activité, de la gouvernance ou encore des objectifs en termes d’image et d’attractivité.
En résumé, que ce soit au niveau des entreprises ou des organisations publiques, toute politique achat en faveur de l’industrie européenne et française doit s’appuyer sur des données objectives et actualisées en permanence. Un bien peut être produit en France au moment de la contractualisation et ne plus l’être quelques mois après.
Cette cartographie dynamique est un véritable outil d’évaluation préalable et continu qui garantit avant tout au donneur d’ordre un haut niveau de sécurité d’approvisionnement et d’inscription dans la dynamique économique et politique.
Ce positionnement d’e-Attestations répond ainsi au souhait des clients de disposer d’une approche unique et multirisque liée à leurs tiers. Un outil centralisé de gouvernance et de pilotage de leurs fournisseurs directs et indirects.
Il s’inscrit également en cohérence avec la mobilisation récente de l’entreprise vis-à-vis des Forces Françaises de l’Industrie.